Il était écrit d'avance que parmi les "action man" du cinéma hollywoodien des années 80-90, certains auraient bien du mal à passer le cap du nouveau millénaire. Si les (plus) anciens Stallone et Schwarzy ont su redresser le cap au début des années 90, leurs supposés successeurs, Van Damme et Seagal, n'y sont pas arrivés. Du moins surtout le dernier nommé puisque le karatéka belge aura eu l'audace de tenter de se renouveler avec l'aide des talents made in Hong Kong (Tsui Hark, Ringo Lam en tête). Au contraire, Seagal répète inlassablement la même formule et joue le même role depuis 15 ans. Rien ne change si ce n'est les kilos pris par l'acteur. Malgré un sympathique Hors limite où l'on retrouvait (un peu) le Seagal des débuts (celui de Nico et Justice sauvage), le comédien vient d'enchaîner une triplette on ne peut plus navrante : Mission Alcatraz, L'affaire Van Haken et aujourd'hui Out for a kill. Les deux derniers étant déchéance suprême pour le comédien, des "direct to vidéo".

Avec un tel pitch, on se doute de ce que l'on va avoir au programme : Seagal pétant des bras, Seagal explosant des têtes, Seagal balançant des punch-line avec son éternel ton monocorde. Mais voilà, tout est ici totalement risible. Faisant face à un manque cruel de moyens (les blue screens sont PATHETIQUES à l'image du feu qui fait suite à l'explosion de la maison de notre héros) et une absence totale de scénario (chaque personnage dépassant largement le cadre de la caricature la plus grossière), le réalisateur s'est décidé à filmer les péripéties de la manière la plus délirante possible. Défiant toute logique cinématographique, le film propose une kyrielle de séquences désopilantes montées on ne sait dans quel but (si ce n'est de nous faire rire) avec au centre de l'action un Seagal reproduisant les gestes qu'il affectionne depuis le début de sa carrière. Le clou du spectacle étant un affrontement entre la star monolithe et un chinois virevoltant à mi-chemin entre le Renfield de Dracula et Spider-man. Un truc hallucinnant qu'il faut avoir vu pour se persuader que le ridicule ne tuera jamais.

Après un tel "spectacle", une chose est sûre : Seagal aura bien du mal à tomber plus bas.